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Paris : quels sont les aménagements prévus pour les JO 2024 ?


Le 13 septembre 2017, Paris était élu pour accueillir les Jeux Olympiques d’été 2024. Ville-hôte pour la 3è fois de son histoire, après l’organisation des JO de 1900 et de 1924, Paris doit maintenant construire les infrastructures qui accueilleront les compétitions olympiques.

**[article actualisé en novembre 2020 en tenant compte des impacts de la crise sanitaire et économique de la Covid-19]

Une candidature raisonnable et responsable

L’un des arguments de la candidature de Paris pour les JO 2024 était de s’appuyer sur les installations sportives existantes ou dont la construction était déjà programmée. L’enveloppe globale est donc estimée à 6,6 milliards d’euros. À titre de comparaison, les JO de Pékin en 2008 avaient coûté 31 milliards d’euros et ceux de Rio de Janeiro en 2016 sont aujourd’hui évalués à 16,5 milliards d’euros. Aujourd’hui, la tendance n’est plus à la démesure : les JO de Paris devront être exemplaires.

Par ailleurs, le respect de l’environnement est dans l’ADN de la candidature de Paris pour l’organisation des JO 2024. Dans la continuité des Accords de Paris signés en 2016, Paris s’engage à réduire de 55 % l’empreinte carbone des Jeux olympiques par rapport aux éditions de Londres 2012 et de Rio 2016. Pour y arriver, les nouvelles constructions utiliseront 100 % de matériaux bio-sourcés et 100 % d’énergie verte durant toute la durée de l’événement. D’ici 2020, Paris prévoit aussi le doublement des pistes cyclables pour permettre aux spectateurs de se rendre sur les sites olympiques en vélo. Cette politique volontariste a pour objectif d’améliorer la qualité de l’air à Paris et dans son agglomération.

Village olympique et Centre aquatique : les deux grands projets des JO 2024 implantés en Seine-Saint-Denis (93)

Parmi les équipements à construire, les deux principaux sont le Village olympique, situé à cheval sur les communes de Saint-Denis, de l’Île-Saint-Denis et de Saint-Ouen, et le Centre aquatique à Saint-Denis. Leur coût est estimé respectivement à 1,5 milliard d’euros et 123 millions d’euros. Les travaux doivent débuter dès 2019 avec comme date de livraison 2024 pour le Village olympique et 2023 pour le Centre aquatique.

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Les projets de construction s’inscrivent dans une dynamique écoresponsable. Ainsi, le Village olympique sera un éco-quartier et va participer au renouvellement urbain des communes situées sur l’axe Paris / Seine-Saint-Denis. Imaginé comme l’héritage emblématique des JO 2024 pour les générations futures, le Village olympique représente 3 500 appartements dans des immeubles de 7 étages en moyenne : ils seront transformés en logements pour les Franciliens à l’issue des JO de Paris 2024. L’autre atout du Village olympique est qu’il est desservit par un réseau de transports en commun très dense, soit 5 lignes de métro dont un accès direct à Paris en maximum 15 minutes.

Restitué à la population après les JO de Paris 2024, le Centre aquatique sera situé sur le site de « La Plaine Saulnier », à proximité du Stade de France, en Seine-Saint-Denis. D’ailleurs, ces deux infrastructures sportives seront reliées grâce à une passerelle surplombant l’autoroute A1 : le Stade de France et le Centre aquatique regrouperont donc sur ce site unique 33 % des athlètes participant aux Jeux olympiques 2024. Ce Centre aquatique comprendra deux bassins de 50 mètres et 2 fosses de plongeon. Si, durant les JO, il pourra accueillir 15 000 places, il sera reconfiguré à 2 500 places après cet événement sportif. Tout comme le Village olympique, il bénéficiera d’un réseau de transport en commun efficace avec l’accès à deux lignes de RER, B et D, et à la ligne 13 du métro. Infrastructure longtemps attendue, le Centre aquatique permettra aussi à la France d’accueillir après les JO 2024 des compétitions de natation d’envergure mondiale dans un cadre unique.

Deux autres sites sont aussi à construire pour accueillir les JO de Paris 2024 :

  • Le Village des médias à Dugny, en Seine-Saint-Denis, qui complétera l’offre de logements du Village olympique ;
  • Une deuxième Arena à Bercy pouvant accueillir 8 000 personnes.

93% des infrastructures nécessaires déjà existantes ou programmées

L’un des atouts de Paris, lors de la présentation de sa candidature, était que la France disposait déjà de la majorité des équipements sportifs nécessaires pour accueillir les compétitions sportives : le Stade de France, les stades de football flambants neufs de Lyon, Bordeaux, Lille et Nice, le Vélodrome fraichement rénové, Roland-Garros, la base nautique de Vaires-sur-Marne, la Marina de Marseille, la colline d’Élancourt pour les épreuves de VTT… D’ailleurs, une partie du budget lié à l’organisation des JO de Paris 2024, environ 720 millions d’euros, est prévue pour rénover les sites existants.

L’ensemble des sites olympiques de Paris et son agglomération sera connecté par le réseau de métro Grand Paris Express dont la première ligne sera livrée en 2024.

Réinvestir les installations des JO

L’un des enjeux principaux par rapport aux aménagements liés à l’organisation des JO est la réutilisation des infrastructures. Barcelone en est un des plus beaux exemples. Même si l’organisation de ces JO en 1992 fut un gouffre financier, dix ans plus tard, le bilan était positif : amélioration du réseau de transports, réutilisation de la plupart des installations olympiques, accueil d’événements sportifs d’envergure internationale. À l’opposé, Athènes, ville-hôte en 2004, n’a pas su réutiliser ses infrastructures olympiques qui occupent de nombreux terrains dont aurait tant besoin la ville pour se désengorger. Ainsi, dans la lignée de Barcelone, Paris s’engage à limiter les coûts et à anticiper l’utilisation post-JO des installations qui devront être construites, comme le Village olympique qui permettra de répondre à la pénurie de logements en Île-de-France.

Seine-Saint-Denis, principal bénéficiaire des aménagements des JO 2024

C’est en Seine-Saint-Denis que seront construites les principales nouvelles infrastructures nécessaires à l’accueil des JO de Paris 2024. Cet événement mondial est donc un formidable coup d’accélérateur à la rénovation urbaine de ce département. À la clé : amélioration des aménagements routiers, construction de murs anti-bruit, réponse au besoin de logements avec les 5 000 logements du Village olympique et du Village des médias, enfouissement des lignes à haute tension, meilleure desserte des communes grâce au nouveau métro Grand Paris Express.

Impacts de la crise du Covid-19 sur les JO 2024 ?

La crise sanitaire et économique que nous traversons a contraint Paris 2024 à réviser sa copie initiale afin de dégager des marges de manœuvre budgétaire pour réaliser des économies. Dans un communiqué de presse en date du 30 Septembre 2020, Paris 2024 a rendu une première série d’arbitrages pour respecter l’enveloppe initiale de 3,8 milliards d’euros, tout en préservant ce qui fait l’ADN de ces jeux. A été réaffirmée la place centrale de la Seine-Saint-Denis dans le projet. Le territoire conserve le même nombre d’épreuves olympiques, tout en faisant l’économie de deux sites temporaires considérés sans dimension d’héritage (Stade Aquatique et l’Arena Le Bourget). Restent à connaitre les futurs arbitrages de deux autres leviers d’optimisation identifiés par Paris 2024 que sont les niveaux de services proposés pendant les Jeux et les sites hors compétition…

L’autre impact majeur de la crise sanitaire du Covid 19 concerne la livraison du réseau de métro automatique du Grand Paris Express. Dans la perspective de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques à l’été 2024, les retards de 3 à 8 mois (estimations faites en juillet 2020) annoncés par la Société du Grand Paris (SGP) aboutiront de fait à la non-livraison des lignes 16 et 17 qui devaient permettre de rejoindre la Seine-Saint-Denis depuis les liaisons existantes et attendues à Paris (Ligne 14 Nord). La SGP s’est montrée, en revanche, plus rassurante – au moins pour un temps et pour un projet – en ce qui concerne la livraison prévue du prolongement de la ligne 14 entre Mairie de Saint-Ouen et Saint-Denis, un axe capital pour conforter la desserte du Village Olympique et des sites périphériques (Stade de France et futur Centre Aquatique Olympique).